lundi 27 mai 2013

Lutter contre la cellulite - n°6 - la mésothérapie

Le 17 juin 2011, le Conseil d’Etat a finalement autorisé les techniques à visée lipolytique non invasives, faute d’éléments justificatifs sur leur dangerosité. Celles-ci avaient été interdites par un décret du ministère de la Santé le 11 avril 2011...
Alors, faute de preuves tangibles, d'accidents mortels, la mésothérapie reste autorisée en France... les adeptes de la lutte anti-cellulite, les testeuses de premier plan restent donc des cobayes !


En quoi consiste la mésothérapie ?
La mésothérapie consiste à injecter une micro dose de substances médicamenteuses juste sous la peau, à proximité directe du problème à traiter... Du strict point de vue esthétique, la mésothérapie est  proposée aux femmes ayant de la cellulite : elle pourrait atténuer la peau d'orange. Après un examen approfondi, le médecin prépare un mélange adapté au degré de cellulite à traiter composé de vitamines, de minéraux et de caféine. La séance, d'une vingtaine de minutes, coûte entre 45 et 75 euros. Il en faut compter au moins quinze de vingt minutes pour voir un début d'amélioration. Si la méthode est indolore et se pratique sans anesthésie, les avis sont mitigés côté résultat : la mésothérapie raffermirait la peau mais n'attaquerait pas les cellules graisseuses.

Quels sont les risques ? Cf. document d'information de l'INSERM : ICI
La mésothérapie est présentée par ses promoteurs comme une méthode présentant moins d’effets secondaires que les traitements conventionnels. Deux arguments sont avancés : le premier est que la mésothérapie emploie des médicaments à doses plus faibles qu’en médecine conventionnelle ou des produits présentés comme étant sans risques. Le second argument est que ces médicaments ou ces produits n’ont qu’une action locale car ils sont injectés à proximité des lésions.
Cependant, ces arguments ne sont pas fondés scientifiquement pour les raisons suivantes :
- il est démontré en physiologie qu’un traitement injecté même localement diffuse dans l’ensemble de l’organisme ;
- lorsque des médicaments sont utilisés, la sécurité d’emploi et l’efficacité apportées par l’AMM ne sont pas garanties.
La pratique de la mésothérapie implique en plus une prise de risques infectieux, liée à la manipulation du matériel et à la réalisation de multiples injections. L’absence de preuves scientifiques sur la sécurité et l’efficacité de cette technique doit inciter les patients à la prudence.

Pour info. :
Le 15 avril 2013, un médecin parisien a été condamné à verser au total près de 137 000 € de dommages et intérêts à six patients infectés par une bactérie après des séances de mésothérapie, consistant à injecter un produit à visées amincissantes. Ces patients, cinq femmes et un homme, reprochaient à la généraliste d'avoir effectué ces interventions en 2006-2007 avec un pistolet nettoyé à l'eau du robinet. 

Bilan
Durée du traitement : au moins 15 séances avant de voir un début de résultat puis à renouveller...
Coût : par séance, entre 45 et 75 € (= investissement initial : au minimum 1 200 €).
Contrainte/risque : élevé -> absence de preuves scientifiques concernant la sécurité de cette technique (nombreux effets secondaires irréversibles constatés).
Résultats : moyens (résultats nuls pour certains patients vs résultats visibles sur l'apparence peau d'orange pour d'autres).

Alors, le jeu en vaut-il la chandelle ???

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire